vendredi 29 septembre 2006

[BHM] Breve de Tavernes

Voici quelques phrases que l'on peut entendre en trainant dans les tavernes au travers de Brahmanda. Attention, certaines d'entre elles sont destinées à un public averti.

‘Ce soir, la Bête est de sortie !’
‘La Bête, vaste sujet que voilà ! Personnellement, je la préfère endormie. Au moins, elle est calme et rassasiée. Parce que lorsqu’elle s’éveille, c’est toujours affamée et en colère.
‘Bah t’as qu’à la nourrir !’
‘Tu m’as bien regardé ? Tu trouves vraiment que j’ai la stature pour la nourrir. D’après ce que l’on m’en a dit, une fois qu’elle a goûté au sang, elle en veut toujours plus, désir que je serai bien en peine de remplir. Alors je préfère laisser la faim et la colère, sous leur forme actuelle, grandirent, au moins je sais comment les calmer.
‘Ouais, quitte à devoir astiquer son antre quatre à cinq fois par jour.’
‘Ouaiiiiiiiiiiis’
‘Cela dit, la Bête n’atteint sa quintessence que lorsqu’elle a goûter au sang ! Tu devrait tester, je te jure !’
‘Trouve-moi quelque chose pour la nourrir et je me ferai un plaisir de tester ta théorie, même si je sens que je vais le regretter.’
‘Eh, les gars ! On parle toujours de sexe ?’

‘J’ai toujours dit que c’était les bourses vides que l’on avait le coeur le plus léger !’

‘Je crois que t’as déconné avec elle !’
‘Comment veux-tu que j’ai déconné, puisque je ne l’ai même pas enconné ?’$

‘Je m’ennuie, y a vraiment rien à foutre ici.’
‘Je te trouve dur, les filles du coin tout de même sont pas mal.’

‘Vous ai-je déjà parler de mon amie Latio ?’
‘C’est une féé ?’
‘...’

‘La seule chose que je sais sur ce type, c’est que c’est un con !’
‘Dans ce cas, c’est une femme, non ?’

‘Je t’avais prévenu de ne pas jouer aux échecs avec un orque. C’est certain que tu allais gagner, mais avoue que t’as l’air malin maintenant, manchot et édenté !’

‘Moi, dès que je bois de la bière, c’est la foire du trône !’

‘Tu sais ce que j’aime dans la fête de la bière ?’
‘Nan.’
‘La bière !’

‘J’ai connu une meuf super bien gaulée ! 90-60-90 ! Pareil pour l’autre bras !

‘Tu sais comment on appelle le truc inutile autour d’un trophée ?’
‘Un elfe ?’

‘Tu sais ce qui nous sépare, toi et moi ?’
‘La table.’

‘A ta place, je ne boirai pas ce truc.’
‘Pourquoi ?’
‘P’t-être parce que l’épaisseur de ta chope a réduit de moitié depuis qu’on t’as servi.’

‘Décidément, ce type ne sait pas boire ! Il est saoul au bout de seulement deux tonneaux de whisky.’

‘Tu es un imbécile et un incapable !’
‘Un nain bécile capable de quoi ?’

‘Je sers pas les cons et les ivrognes.’
‘Eh bé, tu dois pas servir grand monde !’

mercredi 13 septembre 2006

[BHM] L'étude

Fichtre qu’il peut faire noir ici ! D’ailleurs vous vous demander bien ce qu’est le ‘ici’ en question et comment vous y êtes arrivé. Questions auxquelles votre esprit semble obstinément ne pas vouloir répondre. Mieux vaut oublier le ‘comment’ mais il est hors de question d’abandonner l’idée de savoir où vous vous trouvez.
Dans cette quête, vos yeux sont inutiles. L’obscurité est telle que vous ne voyez pas votre main tendue devant votre visage. Il y fait froid, il n’y a aucune odeur et votre voix rebondit sur les parois proches pour mourir dans le vide vous surplombant. Vous êtes au fond de quelque chose, c’est certain mais quoi ? Un cul-de-basse-fausse ? Une oubliette ? Un trou ? Un souterrain ? Une caverne ? Vous vous approchez des parois, froides et lisses. De la pierre taillée ! Où que vous soyez, cela a été créé de mains d’homme. Continuant votre inspections des murs, vous rencontrer une excroissance oblongue. A peine l’avez vous effleurer qu’un léger crissement se fait entendre à son extrémité et qu’une flammèche vient percé l’obscurité. Icelle grandit en une flamme d’un pourpre vif, tenue par une main de pierre. Cette lueur providentielle, quoique d’une étrange teinte, vous révèle les larges marches d’un escalier qui s’élève au-delà de votre champ de vision.
Entre rester ici ou suivre cet escalier, le choix est simple et vous vous enfoncer dans les hauteurs, non sans regretter la sporadicité de la lumière. Des bras de pierre se sont ouvert le long des murs, mais ils restent rares. Au cours de votre ascension, vous vous rendez compte que le lieu devait être autrement plus lumineux à l’origine, mais cinq bras sur six sont brisés ou refuse de s’ouvrir et étonnement les seuls actifs sont alignés verticalement, ce qui ne doit pas tenir du hasard.
La montée est longue et vous avez l’impression que les minutes se sont fait heures et les heures jours, mais au moment où vous commencez à désespérer d’atteindre le haut de l’escalier que vous voyez une porte de bois dominant la dernière volée de marches. Cependant en vous approchant, vous pensez que le terme ‘porte’ est quelque peu laudatif pour cet ensemble de planches distendues et de clous tordus, comme si quelqu’un, qui la jugeaient inutile, l’avait placé là juste pour qu’une personne certaine de son utilité le laisse tranquille. Au travers des espaces, vous pouvez voir qu’elle donne sur une étude poussiéreuse.
En son centre, un être est assis à une table, calamine en main. Vision d’effroi, il est grand, maigre, drapé dans une vieille robe noire, qui cache tout de ses traits. Vous n’avez pas besoin de regarder aux alentours pour être certain qu’il doit avoir une faux à portée. Voilà comment vous êtes arrivé ici ! Vous êtes mort et vous êtes dans le domaine de la Camarde.
Vous voulez vous enfuir, mais la porte cède sous votre poids et vous vous retrouver à quatre patte au milieu de la pièce, ce qui ne semble pas troubler l’occupant, qui reste penché, sur sa feuille de papier, à la couvrir de ratures en grommelant.
Puisque votre hôte ne semble pas vouloir prendre conscience de votre présence, vous vous permettez une petite visite. Outre le bureau de la Mort, vous trouvez une table basse et des étagères croulant sous des livres dont vous n’arriver pas à déchiffrer les tranches, de nombreux papiers tout aussi illisible et des objets aussi divers et variés qu’une épée tordue, une tête momifiée d’un créature à la peau verdâtre, un main de bois dans un bocal de formol, ou un bas-relief représentant six personnages dont l’un semble être le maître de céans. Mais vous vous détourner rapidement de cela pour vous intéresser aux dessins accroché aux murs. La majorité représente les figures du bas-relief. Il y a aussi de nombreux croquis d’emblèmes et d’insignes, l’illustration de ce qui semble être un énorme loup-garou au pelage bleu poursuivi par un caniche nain, et celle d’un rosaire à douze perles et quatre croix.
Votre inspection s’achève sur une carte colorée couvrant un pan de mur. Cella semble être celle d’un monde, mais il vous est inconnu. Tout ces noms, Kralia, Lera, Australa, Prama et autre Nâgâ vous laisse quelque peu dubitatif. Si c’est un plan du monde des morts, vous vous seriez plutôt attendu à des appellations telles que Elysion, Asphodèle ou Tartare, mais après tout, ce sont des noms donnés par des mortels et ceux de la carte sont probablement les véritables noms.
Vous êtes pris d’une envie irrésistible de toucher le plan, comme si c’était lui-même qui réclamait ce contact. Vos doigts glissent le long des côtes sud de Kriophos et votre esprit est submergé par les images d’une ville de basalte couverte de neige, où des légions d’hommes en armure noires et aux chevelures de sang défilent. Lorsque vous reprenez vos sens, vous laissez échapper un murmure, ‘Nakra’. Votre périple tactile se poursuit le long de la mer de Kralia pour rejoindre le Noridon. Alors vous alliez frôler les mots ‘L’Amirauté’, vous êtes projeté dans une scène effroyable. Sur le pont d’un navire, des créatures difformes apparemment faites de goudron exterminent un équipage d’elfes et d’orques, luttant dos-à-dos pour une vaine survie. Vous voulez quitter cela, il vous suffirait de retirer votre main de la carte, mais vous êtes paralysé. Vous vous rassurez en vous disant que vous n’êtes qu’un spectateur, que vous n’êtes pas vraiment sur ce navire et qu’ils ne pourront rien vous faire, mais vous en doutez lorsque une des créatures tourne la tête vers vous et s’approche lentement, découvrant de sa masse huileuse de longue griffes osseuses et ces crocs tranchants.
Un ‘Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeees’ caverneux envahit l’étude et vous ramène à la réalité. Votre hôte a quitté sa table et danse sur place, le calame et la feuille au-dessus de la tête. Mais il s’arrête, remarquant enfin votre présence. Sa tête se tourne vers vous. Sa capuche, ce qui ne vous étonnes guère, ne montre rien de ses traits, si ce n’est trois flammèches, du même pourpre de celle de l’escalier, en guise d’yeux.
‘Un visiteur ? Superbe !’ lance-t-il, d’une voix enjouée quoique d’outre-tombe. ‘Cela faisait longtemps que je n’en avait eu un !’
Il vous tend une main, espérant que vous la serriez, mais vous ne pouvez réprimer l’envie de reculer.
‘Ne vous en faîtes pas, je ne suis pas la Mort,’ dit-il rassurant. ‘Je suis Maudit.’ Il fait une pause avant de reprendre ‘C’est mon nom, Maudit. Je suis le dernier Méta-dieu de Brahmanda.’
Méta-dieu ? Brahmanda ? Mais qu’est-ce que...
‘Je m’en doutais, vous n’êtes pas brahmandien ! Sinon j’aurais senti votre présence plus tôt. Brahmanda est le monde que vous voyez dessiné sur cette carte et j’en suis le dieu-créateur, enfin l’un d’eux. Nous étions six à l’origine. Les autres ont, d’une manière ou d’une autre,... disparus. Mais je doute qu’après le voyage que vous venez de faire vous soyez d’humeur à écouter les complaintes mélancoliques d’un vieux dieu. J’ignore d’où vous venez - ce qui est probablement aussi votre cas, c’est une effet secondaire de l’entrée dans cette tour. - mais après la montée, vous devez être fatigué. Que diriez-vous d’un thé et de quelques sucreries ?’
Voilà une proposition qui n’est pas de refus, même s’il ne vous laisse pas le temps de répondre avant de hurler à la fenêtre un ‘Alpha ! Omega ! Caay, jalebiyaan aur samose lao !’
Presque aussitôt, deux oiseaux s’engouffrent dans la pièce, des corbeaux, dont l’un est albinos, tenant un plateau dans leurs serres. Ils le déposent sur la table basse avant de se percher sur les épaules de leur maître. Leur yeux brûlent de la même flamme que ceux de Maudit.
Lequel vous invite à vous servir. Sur le plateau, vous trouver une théière, deux tasses et des assiettes contenant des beignets en spiral et de petits triangles de pâte fleurant bon les épices. Vous vous jetez dessus, écoutant, d’une oreille distraite, le corbeau noir croasser ‘Mais pourquoi vous passez votre temps à parler en vedii, vous bossez sur Vedaslaja, ou quoi ?’
‘Non, Omega,’ répond froidement le Méta-dieu, en sirotant son thé – vous ne vous souvenez pas l’avoir vu prendre une tasse et s’en servir un. - ‘Je travaillais sur Rinks et j’ai d’ailleurs fini.’
Il tend le bras vers le papier au centre du bureau. Il est couvert de nombreux pictogrammes raturés pour la plupart, mais l’un d’eux a été soigneusement encadré.

‘Voila le seing du dieu Rinks’ annonce fièrement Maudit.
‘Mouais, bof !’ fit Omega.
‘Que lui reproches-tu ?’ demanda le méta-dieu.
‘Pas grand chose, mais je vois mal tout un peuple se trimballer avec cette marque sur la peau.’
‘Petit Frère, tu es toujours aussi fatiguant,’ soupira, d’une voix féminine, le corbeau blanc.
‘Croa ? Je dis ce que je pense.’ croassa le corbeau noir. ‘Je ne suis pas convaincu, c’est tout. Je demande à voir peut-être qu’en pratique cela rendra bien. On ne sait jamais.’
Vous sentez que Maudit n’apprécie que modérément les critiques de son serviteur et que la situation risque de devenir rapidement explosive. Fort heureusement, l’autre corbeau, pour éviter que cela ne dégénère, demande à prendre congé.
‘Fichu volatil, il ne comprends rien,’ grommelle le méta-dieu, lorsqu’ils sont partis. ‘S’il crois que c’est facile de créer des insignes ! D’ailleurs, qu’en pensez-vous ?’
Vous n’osez répondre. Qui sait ce qu’il ferait si vous veniez à le contredire ? Il prend ce mutisme comme un accord.
Il regarde son insigne quelque instants avant de l’effleurer du bout des doigts. Icelle se matérialise en une lettre de cristal dans sa paume avant de devenir une balle de flammes violettes qu’il projette sur le croquis du rosaire. Les croix se changent alors en l’emblème de Rinks.
‘Joli rosaire’ avancez-vous.
‘Cela n’en est pas un.’ corrige-t-il. ‘C’est un tatouage destiné à orner les épaules d’un Rinki. Les deux petits seings sur les épaules-même, celui de taille moyenne, entre les seins et le grand, finement ornementé, devrait couvrir tout le dos. Cela promet d’être joli, même si, me direz-vous, ce n’est pas un cadeau très sympathique à faire.’
Vous le regardez dubitatif.
‘Oui, c’est vrai que vous ne risquez pas de me dire cela, vu que vous ignorez tout de Rinks, des Rinkis, ses adorateurs, et du fait qu’ils soient plutôt haïs par les autres Lérales, tout particulièrement les Labellis, du Labellion, avec lesquels ils formaient un même peuple avant une triste histoire religieuse. Mais ce n’est qu’un détail dans l’immensité de Brahmanda.’
‘Que voulez-vous dire par immensité ?’ osez-vous demander.
‘La carte ne représente qu’une infime partie de ce qu’est étymologiquement Brahmanda. ‘Celui qui se trouve sous Brah’ Outre ce que vous voyez, ici, il y a des vastes océans et de larges terre tout autour. Mais par commodité, on réduit ce nom aux seules terres, ici cartographiées, vu que ce sont les seuls endroits où la vie est présente. Bien sûr, tout cela était différent avant la mort de Brasala.’
Vous avouez ne pas comprendre cette histoire de Brah et Brasala, alors Maudit vous mène à la fenêtre pour vous montrer deux globes dans les cieux. Le premier irradie une vive lueur blanche et orbite autour du second, rouge et énorme. Brah et Brasala, le soleil et la lune. A une époque lointaine, les deux astres étaient identiques et gravitaient l’un autour de l’autre, mais pour une raison, que l’on ignore – ou plutôt, suspectez-vous, que Maudit refuse de révéler – , Brasala est morte – littéralement, puisque les astres, vous explique-t-il, sont des être conscients – , enflant et prenant sa teinte carmine, ce qui eu de nombreuse conséquences, la modification en profondeur la topographie et l’apparition de la nuit étant les plus notables.
‘A cette époque, ce qui est maintenant le Grand Désert était le haut lieu de la civilisation, alors que c’est devenu une terre aride, désolée, et surtout quasiment inaccessible aux Brahmandiens. Tout comme les Monts des glaces éternelles, il est séparé du reste du monde par un escarpement de plusieurs dizaines de kilomètres de dénivelé. Cela dit, pour les Monts, à l’époque bisolaire, l’escarpement était déjà présent, tout comme l’obscurité permanente y régnant. D’ailleurs, je pense que c’est parce que Brahmanda se trouve aux confins septentrionaux du rayonnement astral qu’elle assez peu touché par la mort de Brasala. Mais qui dit nord veut dire que l’on ne peut pas naviguer longtemps sur le Noridon sans être pris dans les glaces et la nuit perpétuelle.’
‘Cela veut-il dire que Brahmanda est une terre glaciaire ?’
‘Non, bien au contraire ! c’est une monde de plus tempérés. Certes avec des disparités locales. Vingt degrés sera vu comme caniculaire pour un Kralian et glaciaire pour un Nâgâle. Je pense que vous avez remarqué la révolution brahienne autour de sa soeur, mais ce qui vous n’avez pu voir, c’est le mouvement brasalien. En effet, Brasala connaît au cours de l’année, un cycle de descente et d’ascension, qui régit les six saisons.’
‘Six ?’
‘Oui, l’année s’ouvre avec Kortika. Cela ressemble à votre printemps, du moins à la seconde partie, lorsque le temps commence à redevenir chaud, que les fleurs s’ouvrent, les insectes butinent...
‘Et le rhume de foin nous transforme les yeux en pastèques.’
‘Oui aussi. Après vient Orémos, correspondant à votre été. Je pense que vous voyez ce que je veux dire, nul besoin de m’attarder sur ce temps que je ne l’aime guère. La saison suivante est Pandélion, que l’on surnomme ‘la saison parfaite’. L’air se rafraîchi, les cultures atteignent leur apogée et c’est le début des moissons. Et surtout les arbres commencent, vers la fin Pandélion, à prendre des reflets cuivrés ou dorés. Quoi de plus beau que l’aube ou le crépuscule sur une forêt d’érable à la fin Pandelion !
‘Cela me fait penser à notre été indien.’
‘Probablement. Nous avons ensuite notre automne, Aliorus, et notre saison hivernale, Clarime, puis notre saison des précipitations, Argis, clos l’année. Certains parlent de saison des pluie, mais c’est assez réducteur, parce que en certains endroit le réchauffement est tout juste assez important pour avoir de la neige.’
‘Tout cela représente combien de jours ?’
‘Cinq cent quarante ! Six saisons de neuf décades chacune.
‘Des décades ?’
‘Oui, il me semble que vous parlez de semaines dans votre organisation du temps, mais, comme notre cycle de journée est décimal et non septennal, nous parlons de décade. D’ailleurs, nous nous servons de nos saison, comme vous utiliser vos mois, pour dater. Ainsi nous parlons du 24 Pandelion, comme vous dites 14 septembre.’
‘Quand vous dites, ‘nous, vous voulez parler de tout les Brahmandiens ? Comment cela se fait-il qu’un monde aussi grand puisse avoir un calendrier unique ?’
‘C’est l’oeuvre de Brah.’
‘Brah ? Votre soleil ?’
‘Désolé, j’avais oublié de vous dire que pour les Brahmandiens, il existe deux Brah, lié au par ailleurs. Cela peut être l’astre, que vous connaissez, ou un dieu, qui s’est incarné sur Brahmanda et qui y a joué les tyrans pendant plus de dix mille ans. Lequel était une partie de l’esprit de l’astre. Sa tyrannie a été une époque noire pour le monde, qui marque encore les esprits. D’un coté, ce n’est guère étonnant, il a été chassé qu’il y a que seulement dix-huit cent douze ans de cela, ce qui fait que nombre d’êtres brahmandiens encore en vie, comme certains elfes, ont connu cette époque. C’est d’ailleurs la chute de la tyrannie brahienne qui sert de date zéro au calendrier brahmandien.’
‘Vous voulez dire que nous sommes en 1812 ?’
‘Sur Brahmanda, en effet. Mais dans cette présente tour, le temps n’a pas cours. Pas plus que l’espace d’ailleurs. Vous êtes dans le palais des Méta-Dieux. Si l’envie me prenait, vous pourriez voir au travers de cette fenêtre l’époque bisolaire et, en un clin d’oeil, vous retrouver devant Deromysen en flamme, chose qui ne devrait pas arriver avant quelques années.’
Vous l’entendez se dire à lui-même ‘des fois, je désespère de voir les Kriophos enfin en branle.’
Kriophos, ce nom vous dit quelque chose. L’image de la cité de basalte enneigée vous revient à l’esprit.
‘En effet, ce à quoi vous pensez est Nakra, la capitale de l’empire Kriophos, nation qui contrôle plus ou moins le continent Kralia. Comme vous devez vous en doutez, vu sa position sur la carte, c’est le continent le plus froid de Brahmanda, la neige y est pérenne sur près de la moitié du territoire. Ce sont des terres rudes, mais je les aime beaucoup.’
Il s’approche de la carte et pose un doigt osseux sur Kriophos qu’il fait glisser au travers de la mer de Kralia pour arriver dans une terre du nom de Tur’nekel.
‘Voici Lera, le plus grand des continents, celui qui a le plus de nations, de cultures, de races aussi, quoique majoritairement humain. C’est véritablement le coeur du monde, l’endroit qu’il faut à tout prix visiter. Je pense qu’il vous rappellerait votre Europe par de nombreux aspects. - pointant un nation du nom d’Ysen. - Ysen ! Centre de Lera, centre de Brahmanda, centre de l’empire de Brah, dont la capitale, comme je vous l’ai dit, est destiné à être réduite en cendres par les Kriophos d’ici quelques années.’
‘Sacré voyage’ soufflez-vous.
‘En effet ! Cela promet de belles batailles à venir.’
Sa main saute d’Ysen à Krog et Orkham au nord-est du contient.
‘Quand je vous disais que ce continent était pluriéthnique, vous avez ici, les terres orques. Non pas qu’ils soient absent ailleurs, mais c’est ce sont les maîtres presque incontestés de ces lieux. Et en continuant vers l’orient, vous avez Prama, qui devrait vous rappeler votre Asie extrême-orientale. Certes, il y a peu de nations, mais Xa Fei est presque un monde à lui seul.’
Changeant de main, il vous désigne Australa, à l’ouest de Lera.
‘Si le hasard voulait que vous cherchiez un synonyme à Australale, essayez elfique, puisque nos amis aux grandes oreilles exercent leur dominion exclusif en ce continent. Et croyez-moi sur parole, il n’y fait pas bon y être humain, ou autre chose d’ailleurs, étant donné que la majorité des elfes blancs considère déjà leur cousins sylvestres comme à peine sortie de l’état d’animalité. Cela dit, être humain à Nâgâ n’est pas non plus une sinécure, entre les nations esclavagistes et celles d’hommes-animaux anthropophages. Sans parler du climat étrange, qui peut passer sans raison évidente du méditerranéen à équatoriale? Cela dit, si vous aimez la chaleur, les déserts et les jungles, c’est un véritable paradis.’
Il se tourne vers vous et vous demande ‘Que pensez-vous de ce monde ? Que diriez-vous d’aller y faire un petit tour ?’
Vous ne pouvez répondre que la voix d’Omega passe par la fenêtre. ‘A un autre moment alors, parce que là, nous sombrons dans le Quatrième Royaume.’
Les serviteurs surgissent de la fenêtre, non pas sous forme aviaire, mais sous l’apparence de deux guerriers en armure, l’une blanche et l’autre noir.
‘La fin des temps ?’ hurle Maudit, faisant face à la fenêtre.
Au travers d’icelle, vous voyez un ciel de sang constellé d’éclairs. Brah a cessé de briller et est devenu, à l’instar de sa soeur, une masse rougeoyante. Les deux astres morts fusionnent en un nappe opaque de ténèbres tombant en pluie sur Brahmanda. En s’écrasant, elle forment des flaques de goudrons, dont naissent des hordes de créatures, telles que celles de votre vision du navire et d’autres plus effroyables encore. Des légions de Brahmandiens de toutes races, unis contre l’envahisseur, tentent vainement de résister, mais même les dragons de la taille d’une ville succombent après n’avoir encaissé qu’une griffure.
‘Je crains, cher Visiteur, qu’il ne vous faille repousser votre ballade.’ annonce gravement le Méta-Dieu. ‘En un autre temps et une autre lieu, vous serez toujours le bienvenu pour arpenter les terres brahmandiennes. Mais pour l’heure, il vous faut prendre congé.’
Un flash pourpre vous aveugle, mais avant cela, vous avait le temps d’entrevoir les deux serviteurs de Maudit se jeter par la fenêtre, suivi par un être décharné, muni de six longs bras. Est-ce cela la véritable apparence du créateur de Brahmanda ?
Lorsque vous recouvrez l’usage de vos yeux, vous êtes derrière le clavier d’un ordinateur. L’écran présente un blog du nom de Brahmanda, où vous lisez les présents mots.