lundi 22 janvier 2007

[BHM/Orkh-Wrag] John Garrett of Longenwood

[Enfin voici la suite de l'histoire. Dire que cela faisait depuis juillet que j'étais sur ce passage. Comment justifier cela ? je l'ignore ! On dira que j'ai pris le personnage central du passage en grippe. Cela aurait dû être plus long, mais j'ai décidé de couper en deux parties, pour des raisons que nous verrons bientôt... enfin si je bosse bien cela va de soi... Bon je me tais et rendons nous à Swampil.]


LA cité de Swampil se relevait lentement des récents événements. Des convois de pierres arrivaient tous les jours. La fumée des briqueteries avait pris le relais de celle des incendies. Echafaudages et treuils à tambours étaient omniprésents. Même les quartiers pauvres étaient en pleine reconstruction. Pour l’instant, il n’était pas encore question de briques ou de pierre, mais les façades tenant encore debout avaient été intégrées dans des huttes de torchis et, ici et là, s’élevaient des tentes de peaux.
Tout aussi omniprésents étaient les soldats. Ils étaient là pour protéger les chantiers, surveiller les rues, réduire au possible les tensions raciales et éviter les troubles. Malheureusement, leur présence était la cause majeure des soulèvements. On ne leur pardonnerait pas facilement d’avoir verser le sang et tous savaient que cela serait ainsi tant que les mutations n’auraient pas été faites, voire pendant encore quelques décades après. Au mieux, on les insultait, leur crachait dessus ou leur jetait de la boue. Au pire, les geôles et les fosses, déjà surpeuplées, recevaient de nouveaux locataires.
L’inimitié envers les hommes en or atteignait son apogée dans le quartier de Karb’amar, où, même en temps calme, ils n’y entraient qu’avec appréhension. Cette partie de la ville était le repère de la lie de la société gobelinoïde haïssant tout autant les humains que le gouvernement provincial et l’armée. Lieu d’une extrême pauvreté, le torchis était un luxe que peu pouvait s’offrir et les seules pierres des environs étaient celles de la rue centrale à moitié dépavée, mais lieu parfait pour le monde interlope. Coupe-jarrets, montes-en-l’air, catins y étaient aussi visibles que l’étaient les hommes en armure de doration dans le reste de la cité. Et, pour peu que l’on allongeât suffisamment le nadi et que l’on ne se préoccupât pas de la provenance des choses, il était possible de trouver tout ce que l’on désirait. Karb’amar était déjà un lieu dangereux pour un orque sachant se battre, mais, pour y entrer en étant un humain visiblement riche, il fallait être inconscient.
Ce vocable aurait fait un second prénom parfait pour Edward Garrett of Longenwood. Lequel, ayant entendu parler d’une prostituée de grand talent, humaine de surcroît, résidant dans le quartier, avait voulu voir cela et s’était donc glissé dans Karb’amar, en évitant d’attirer les regards. Mais le bon temps passé en compagnie de la dame avait fait disparaître son peu de sens commun et icelui déambulait, en cette heure, dans la rue centrale, vêtu de ses plus beaux atours couverts d’une pèlerine brodée aux armes de l’armée.
Mais le jeu en valait la chandelle. Dire qu’elle était d’un grand talent était un euphémisme, elle était parfaite. Elle ne semblait pas être guère plus âgé que lui, pourtant elle avait la dextérité de décennies de pratique. Sa beauté surpassait un lever de Brah sur les glaces du Noridon (ce qui était magnifique lui avait-on assuré, lui-même n’ayant jamais vu l’océan septentrional). A son avis, elle était une intruse en ce lieu. Elle n’aurait dû offrir ses services qu’aux humains, voire aux orquains. Mais que cette peau d’albâtre si douce se frottât au cuir rugueux des orques, ou pire des gobelins ou des ogres, lui donnait un début de nausée.
Mais, après tout, cela n’était pas son problème. Il s’était payé du bon temps et seul cela comptait. Cela ferait un joli dernier souvenir de Swampil et d’Orkh-Wrag, puisque le lendemain, à l’aube, sa mère et lui prendraient un carrosse pour rejoindre Ecyen et le palais de son oncle. Depuis sa naissance, il attendait cela. Ecyen, lieu de culture, de civilisation, de paix. Là-bas, il n’aurait plus la hantise de s’éveiller dans une ville réduite en cendre, conséquence d’une querelle d’ivrognes qui s’était envenimée. Il n’y serait plus le fils du commandant Garrett, mais le vicomte de Longenwood, en tant que plus proche héritier mâle de son oncle John-Edward. Et surtout il y serait entouré d’humains et n’aurait plus à ménager la susceptibilité de ces balourds d’orques.
Malheureusement pour lui, il n’y était pas encore et les orques étaient toujours bien présents. De se retrouver sur le séant, la culotte s’imbibant de boue, entouré par trois orques à la mine patibulaire eut tôt fait de le ramener à cette triste réalité.
‘Face de neige, tu nous as bousculé !’ grogna le plus gros des trois, celui qui l’avait mis à terre d’un coup d’épaule.
‘Je crains, Messieurs,’ fit le jeune homme en se relevant et s’époussetant. ‘Que cela ne soit faux. Vous m’avez poussé.’
‘Nous traiterais-tu de menteurs, Khinakan ?’ demanda le même orque.
Edward avait beau ne s’être jamais intéressé aux langues gobelinoïdes, qu’il jugeait trop gutturales et frustres à son goût, il connaissait parfaitement ce terme, signifiant ‘bâtard’ dans un registre des plus agressifs. C’était l’insulte suprême pour un orque, dont l’usage était, à lui seul, un motif de combat. S’ils voulaient se battre, ils trouveraient à qui parler.
‘Je le crains, en effet.’ fit le jeune homme, déplaçant la main vers la garde de sa rapière. ‘Et si vous continuez à être grossier, il vous faudra tâter de ma lame.’
Il n’eut guère le temps de dégainer que trois bâtardes pointaient sa gorge et ce ne fut que par un saut de retrait qu’il évita qu’elles ne s’y plantassent. Le combat était mal engagé. Sa seul rapière contre trois épées longues, il n’était pas vraiment à son avantage, tant par le nombre que par la portée. Ses attaques venaient au mieux s’achever sur la garde de ses adversaires et face à leur férocité, il en fut rapidement réduit à reculer tout en parant.
Le combat trouva son terme lorsqu’un violent coup brisa sa lame et, aidé par un pavé déchaussé, le jeta à terre. Sonné, il préféra fermer les yeux pour recevoir le coup de grâce. Icelui fut sans douleur, à peine sentit-il le sang gicler sur sa chemise. Les brumes de la mort commençaient à l’envelopper lorsqu’il entendit un grognement orque aux intonations étrangement familières. Réunissant ses dernières forces, il entrouvrit les yeux pour voir une forme noire se dresser au dessus de lui, prête à dévorer son âme.
Puis ce fut le néant.

jeudi 18 janvier 2007

[BHM] Du gin, de gueuses dans les terres d'Il'moy

Pour ce nouveau post, le premier de l'an de grâce 2007, voici deux chansons brahmandiennes.


LES ROIS D’IL’MOY
Paroles : Sed
Musique : N/A

Il y avait dix rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait dix rois
Et il y avait moi


Simple paysan
Voulant faire son beurre
Face aux nobles méprisants
Un peu trop flambeurs.
Armé d’un marteau rond
Et des gars du village
Je me suis fait la peau du baron
Et un joli pillage


Il y avait neuf rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait neuf rois
Et il y avait moi


Dans tout le pays
Ce fut la folie
Nous fûmes envahis
Par ces nobles ramollis
Ils se firent la guerre
Pour ces nouvelles terres
Ne se souciant guère
De qui ils décapitèrent.


Il y avait huit rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait huit rois
Et il y avait moi


Je me fit soldat
Au service d’un roi
Face aux autres candidats
J’imposais son droit
Mon épée leur inspirant la peur
Et les poussant au suicide
Ce fut sans stupeur
Qu’on me nomma ‘Régicide’


Il y avait sept rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait sept rois
Et il y avait moi


Ne laissant derrière moi
Que des corps décimés
La population fut en émoi
Et je fut acclamé
Bientôt général
Je siégeais à la Cour
Et à l’infante Sophal
Je faisais la cour.


Il y avait six rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait six rois
Et il y avait moi


Mon suzerain
Retardant nos noces
C’est à coup d’airain
Tranchant jusqu’à l’os
Que je patientais
Ruinant, cela va de soi,
Les parties de thé
Des majestés en soie.


Il y avait cinq rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait cinq rois
Et il y avait moi


Le mariage fut grandiose
Mais quelque peu gâché
Par une petite dose
Dans un verre, caché,
Un convive qui suffoque
Et plus que quatre couronnes
C’est sans équivoque
A vouloir le trône


Il y avait quatre rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait quatre rois
Et il y avait moi


Le quarté
Devint vite trio
Lorsque l’un fut écarté
Avec un certain brio
Pour ma part
J’avais changé de danse
Et loin des remparts,
J’assurais ma descendance.


Il y avait trois rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait trois rois
Et il y avait moi


Le sommeil d’une majesté
Etait si profond
Qu’elle décida de rester
Un matin, au fond.
Etant sans enfant,
Il laissa son domaine
Tout ce qu’il y a de vacant.
Joli présent d’hymen.


Il y avait deux rois
Dans les terres d’Il’moy
Il y avait deux rois
Et il y avait moi


Dix années encore
La guerre dura
Sans qu’un accord
N’eut sa place à l’Agora
Mais d’une chute de cheval
Mon père fut débarrassé
De son dernier rival
Et c’en fut assez.


Il n’y avait plus qu’un roi
Dans les terres d’Il’moy
Il n’ y a plus qu’un roi
Et il y avait moi


Vingt ans avaient passé
Depuis la mort du baron
Et par un coup de couteau bien placé
La nuit par un larron
Je portais une couronne
Et sous les vivats
Je m’asseyais sur le trône
Moi, Dzar Kieva


Il n’y a plus qu’un roi
Dans les terres d’Il’moy
Il n’ y a plus qu’un roi
Et c’est moi.


DU GIN, DES GUEUSES
Paroles et musique : Gary Wicknam et Soldat Louis (arrangements : Sed)


REFRAIN :
Du gin des gueuses et d'la bière d'Noridon
Beaucoup de barbaque pour caler nos bidons
Du gin des gueuses y a vraiment qu'ça d'bon
Qu'les glaces nous emportent, on n'a rien trouver de mieux
Oh oh oh oh oh on n'a rien trouvé d'mieux


Salut l'Cap'tain garde ton joli veston
Et reste près du feu
Lorsqu'on se crève sur le pont
Nous, not’ noir on l'gagne à la sueur du front
Alors tiens bien la barre
Tu connais la chanson


REFRAIN


Ça fait une paye qu'on a pas vu un claque
Et même une paye qu'on s'tate
Ou qu'on se bourre des sacs
Tant pis pour celle que je prendrai à l'escale
Son espèce, je m'en fous
Pour moi, c'sera la totale


REFRAIN


Toute ma vie est gravée sur ma peau
Tatouage et piercing
Cicatrices de couteaux
Tant de souvenirs de victoires, de défaites
Tant qu’on s’ra pirates
On s’ra à la fête.


REFRAIN


Entre les icebergs, les monstres et les tempêtes
Mille fois t’as les j’tons
D’voir la coque qui pète
Alors t’essayes de penser au fric, aux filles et aux gueuletons
Pas au fait que bientôt
T’s’ras d’la bouffe pour poisson

REFRAIN (bis)


Il existe une version audio de la chanson précédente, il est conseiller de ne l'écouter que si on veut bruler ses tympans et faire fondre son cerveau (et la direction décline toute responsabilité pour tout les troubles physiques pouvant découler de l'écoute de ce fichier)... Mais bon, savoir chanter juste n'est pas un pré-requis pour devenir marin !